Raconter l'histoire d'un aérodrome n'est pas chose aisée. Avec celui du Havre c'est encore plus compliqué, la documentation étant rare. J'ai essayé de rassembler le plus d'informations possible pour vous les communiquer.
Carte visualisant les aérodromes de Bléville et d'Octeville.
Les premières études, en vu de l'implantation d'un nouvel aéroport au Havre, commencent au début des années trente. La subvention par le ministère de l'air est voté en 1935. Les 23 millions de francs d'investissement sont séparé entre le port autonome, la ville du Havre, le conseil général et l'état. Les travaux consistaient, en plus du terrassement, dans la construction d'un hangar en béton armée de 50 x 40 mètres, d'un aérogare style le Bourget en plus petit, de bâtiments annexes et du balisage.
Deux photos du hersage du terrain d'Octeville le 5 juin 1937. Photos de monsieur Robert Lecronq.
Les travaux débutent en 1937, mais l'invasion Allemande y mettra un frein. La viabilisation du terrain et une partie des constructions en cours étaient quasiment achevé comme le grand hangar.
Ici le hangar en béton de 50x40 m quasiment fini, derrière ce Caudron Simoun F-ANRI ex compagnie "Air Bleu" réquisitionné par l'armée de l'air, entre 1939 et 1940.
Le 9 septembre 1939, il est probable que le squadron N°1 de la RAF équipé de Hawker hurricane, arrivé d'Angleterre, y ait passé quelques jours. Cette traversée de la Manche, fait suite à la déclaration de guerre commune de la Grande Bretagne et de la France à l'Allemagne.
C'est autour du 20 au 22 octobre 1939 qu'un premier tournant va se jouer sur ce terrain. Deux groupes de chasses régional provenant de Villacoublay et de Calais – Saint Inglevert se rassemblent au Havre pour former le GARC 2/561. Ce sont pas moins de 18 Spad 510 ainsi que 7 Nieuport Delage NID-622 qui occupent le terrain. Quelques incidents et accidents mineurs se produisent lors des entrainements des pilotes. Voltige, simulation d'alertes et de combats aériens seront le pain quotidien du personnel, jusqu'à l'arrivée des premiers chasseurs modernes. Ce sont des Bloch 151 sur lequel la transformation sera longue, mais très attendu par les hommes. Pour ce groupe, la date importante est le 18 janvier 1940, l'escadrille dite auxiliaire, devient groupe de chasse, le GCIII/10. Les Bloch 151 et 152 y sont de plus en plus nombreux et les biplans mis peu à peu à l'écart. Le groupe sera dispersé pendant la bataille de France de mai à juin 40, mais sa base principal restera Octeville. Ils vont remporter 18 victoires (12 confirmées et 6 probables). Le groupe sera dissous le 24 juillet 1940 à Toulouse, après guerre, il sera reconstitué. Après être passé sur divers appareil du Skyraider en passant par le Mirage III, il est désormais sur Mirage 2000C et D sous le nom de 4/33 Vexin.
Un groupe de Spad 510 prêt au décollage.
On pose devant une des montures.
Sous abri, on travaille sur la mécanique capricieuse de l'époque.
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Voici quelques vues de la vie sur le terrain d'Octeville.
Ici les Loire Nieuport NID-622 à gauche vont être peu à peu remplacé par les chasseurs Bloch à droite.
Les chasseurs monoplan Bloch 151 et 152 font perdre de l'intérêt au biplan Spad 510 en arrière plan.
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Ci-dessous quelques clichés des Bloch basés au Havre.
Une des épaves de Bloch que les Allemands découvriront autour du terrain.
A suivre...
*Sources: archives municipales du Havre, revue Avions, Fana de l'aviation. Livres: Histoire de l'aviation militaire Française.
*Merci à Monsieur Robert Lecronq pour le prêt des photos, obtenu par l'intermédiaire de madame Françoise Hebert que je remercie également.