Depuis quelques mois des bruits persistants parlent de la fermeture, partielle ou totale, d'ici quelques années, de l'aéroport du Havre. C'est oublié un peu vite que notre ville a été une pionnière dans le monde de l'aviation.
Aujourd'hui, jour pour jour, nous fêtons le centenaire du meeting aérien de la baie de Seine. Évènement énorme à l'époque qui attira des dizaines de milliers de personnes de partout de Normandie et de France. Cet évènement qui eut lieu du jeudi 25 août au mardi 6 septembre 1910, attirera 39 pilotes et leurs 43 machines. (C'est étonnant mais certains en avaient ramené plusieurs).
Une carte postale de l'époque présentant les pilotes engagés dans le meeting aérien de la Baie de Seine.
Tout d'abord fallait un lieu, avec assez d'espace pour garer les avions et les faire décoller. Mais surtout installer les dizaines de milliers de spectateurs qui viendrons chaque jour assisté au spectacle. Le lieu choisit fut l'hippodrome du Hoc, qui de nos jours serait situé entre les ponts 6 et 7 et le quai de l'Europe.
L'hippodrome du Hoc.
Ce lieu habitué des grands évènements équestres sera parfait, tant par sa superficie, où l'on pourra organiser les épreuves en circuit fermé, que par les étendues en bord de Seine offrant l'espace nécessaire pour accueillir les visiteurs. Ces étendues, sont de plus, vide de tout obstacle (ni constructions, ni grands arbres).
Depuis, ce lieu a beaucoup changer puisque c'est devenu un bassin.
Voici le plan d'aménagement du terrain du Hoc.
(Cliquez sur l'image pour voir plus de détails)
Hangars de type Bessoneau, ici du pilote Marcel Paillette.
Il aura fallut également construire des tribunes supplémentaires, des baraques, et des hangars pour abriter les avions les pilotes et les mécaniciens. De plus, cinq pylônes peints en rouge et blanc marqueront les limites du terrain pour les courses en circuit fermé.
Deux types de hangars avaient été choisit, des Bessoneau ainsi que des hangars en bois fabriqués sur place.
Voici quelques plans des hangars en bois ainsi que des cinq pylônes autour du terrain ci dessous.
En plus des tribunes supplémentaires, il fallait réaménager celle déjà existantes. Ancienne configuration (ci dessus) et la nouvelle avec des loges et des vestiaires ci (dessous).
Ci dessus une esquisse du projet de tribune avec les décorations.
Les hangars abritant les avions.
Deux grand mats indiquent l'entrée du terrain. Ils sont équipés de vergues, où sont mis des drapeaux fournissant des informations aux pilotes.
Photo montage, avec deux avions en vol.
La majorité des tribunes étaient évidemment réservé aux Notables et leurs invités qui eurent droit aux petit fours et déjeuners du restaurant le "Grand Vatel" de Paris et Versailles. Un bureau des postes et télégraphes a été installé, un superbe timbre a d'ailleurs été édité ainsi qu'une affiche tout aussi magnifique.
Le timbre et l'affiche de l'évènement.
Voici le plan du bureau de poste et télégraphe.
Il fallait aussi rentabiliser l'évènement avec des entrées payantes qui allait de un franc à plus de dix francs selon l'endroit où l'on voulait être (sur la pelouse ou dans les gradins). Ici le plan des guichets d'entrées pour la partie pelouse.
De nombreux hôtels se sont proposé pour accueillir les pilotes et toute l'assistance, l'hôtel Frascati était beaucoup demandé, mais celui-ci était en travaux à cette période. La compagnie générale Transatlantique avait proposé le paquebot Bretagne pour loger des visiteurs. L'administration centrale de la compagnie envoya le Bretagne à Saint Nazaire pour réparation et aucun autre paquebot de remplacement ne sera proposé.
Photo montage, mais assez représentative, du spectacle visible à cette époque.
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Les plans des terrains du Hoc (ci dessus) et de Deauville (ci-dessous),où l'on s'aperçoit que l'on est pas très loin de l'organisation actuelle des meetings aériens. On se prépare au même spectacle de l'autre coté de la Seine (Deauville).
(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Le terrain d'aviation du Hoc a servit jusqu'à l'installation d'un véritable aérodrome à Bléville quelques années après la première guerre mondiale. Ce terrain servira aussi pour des atterrissages de fortunes bien après. Les Alliés pendant la seconde guerre mondiale, s'en serviront pour faire décoller des avions déchargés des bateaux. Au début de cette guerre la France y recevra aussi une partie de ses avions commandés aux USA (comme les Curtiss H75). "Infos à vérifier".
A SUIVRE...
*Merci à DAN pour sa participation.
*Sources presse locale, Archives municipales du Havre.